Démesure.
La démesure de mon esprit
La pluie qui éclabousse ma vie
La cloche a sonné
J’ai laissé mon passé
Dans un coffre en bois doré
Pour un avenir simplifié
Puis j’ai apprivoisé ce chant sacré
Démesurée est ma volonté
De tout laisser tomber
Parfois je voudrais juste noircir du papier
Devenir un artiste assoiffé
Une touche de sincérité
Dans un monde de faux-semblant
De faux cul errant
Je serais ce type aux yeux océan
Ce miroir de l’âme
L’écriture me mène sur les collines de la Normandie
Quelque part dans les jardins de Giverny
Le puits de ma poésie est très profond
C’est là que je trouve l’inspiration
Ma deuxième respiration
La démesure de mon écriture
La mégalomanie, mes manies, mes facéties
La démesure de mon esprit
Ainsi va la vie
Sur les lignes de mes mains coule un terrible refrain
Celui d’un homme à deux destins
Dans ce monde capitaliste
Je serais mentaliste
Dans cet univers d’individualisme
Je serais un prisme
Un astre lumineux lorsque l’ombre me nargue
Se targue de jouer avec mon âme
Dans ce monde volumineux
Je serais cette lumière que j’avais perdue
Dans ce superflu, cette contrée inconnue
Je serais une comète
Je ne fais que passer
Dans le ciel de la voie lactée
Je n’ai pas de pied-à-terre
De peur de perdre mes vers
Mes frères sont devenus fous
Les gourous sont partout
Chacun pense que l’autre est un ennemi
Seule ma poésie résiste au mépris
D’ici où d’ailleurs
J’irais cueillir ma peur
Dans ce parc de la terreur
Ce monde fait de rancœur
Je ne suis qu’un homme qui capte la lumière
Grâce à mes vers
J’ai retrouvé un côté sincère
Lorsque jadis je ne jurais que par Voltaire
Moins amer, je ne suis plus dans la surenchère
La folie de notre monde
Je suis un peintre de la pénombre
J’observe les gens
J’épie le vent
Les oiseaux dansants
Démesurée est ma volonté
Dans l’acier trempé
La démesure erre
Chaque être veut une berline lunaire
Je ne veux que bâtir une toile claire
Une mosaïque de couleur coule dans mon cerveau
La joie d’un homme qui prend son crayon
L’ultime destination
C’est sentir l’odeur de l’écriture
De celle qui calme mes ratures
Un voyage, une page qui se tourne
Un bateau ivre qui retrouve la voie
Voilà ce que je suis
Je me noie parfois dans un système de lois
Je suis parti au combat
Une prose de l’au-delà
J’ai fait table rase de mon passé
Pour mieux avancer
Je ne suis plus dirigé par des forces obscures
Depuis que j’ai croisé son regard fait de blessures
Mon adolescence m’a quittée
Je suis un homme démesuré
Tétanisé à l’idée de finir apprivoisé par la société
J’aime les défis
J’aime capter la lumière par mes airs
J’aime le regard de mes pairs
Quelque part au Caire
Je serais un homme stellaire
J’entre dans une nouvelle aire
Sincère est désormais ma matière
Je taquine ma poésie habile
Parfois je change de style
Subtil est mon phrasé
Tout comme sa voix sucrée
J’ai construit un livre curieux
Parfois lumineux et poussiéreux,
Sur les arcanes de mon passé
Comment faire pour ne pas reculer
Ne pas rechuter
Je dois faire une cure
Démesure, démesure…